L'autonomie de vie a été inscrite en tant que droit dans l'article 19 de la CIDPH. Il implique de pouvoir choisir son lieu de vie. Il fait écho au mouvement de désinstitutionnalisation et à la critique de la vie en établissement pour les personnes en situation de handicap. Cette critique de la vie en établissement pour les personnes en situation de handicap, est liée au concept goffmanien d'« institution totalitaire », ne respectant pas les droits des personnes. Certains lieux de vie peuvent cependant être conçus comme protecteurs pour les personnes en situation de handicap. La recherche participative Capdroits portant sur le choix du lieu de vie et l'autonomie de vie a permis à des « groupes locaux » de personnes directement concernées de s'exprimer sur leur rapport à ces lieux de vie. Plusieurs groupes locaux Capdroits et leurs membres ont pu produire et partager des connaissances expérientielles sur leur rapport aux lieux de vie institutionnels dans lesquels ils vivent. Qu'est-ce que représente ces lieux de vie collectif pour ces personnes directement concernées ? Les membres de ces groupes ont pu faire émerger à travers leur récit d'expérience une coexistence entre les idées et projet de protection et d'émancipation. Ils ont pu exprimer le paradoxe de ces institutions collectives leur offrant un cadre, rassurant, une sécurité, une vie sociale, tout en leur permettant d'être relativement autonome et indépendant. En effet, les personnes directement concernées participant à ces groupes on pu partager dans les groupes, des vécus positifs de la vie en institution, permettant à la fois d'être sécurisé, protégé, tout en les rendant capable, permettant de développer leur pouvoir d'agir. L'autonomie se situe pour ces personnes dans cette entre deux, dans le choix qu'ils font d'être à la fois dépendant et indépendant, rendu possible par les lieux de vie hybride, mêlant vie collective et vie intime.